Affichage électoral: le saviez-vous? Les partis déjà élus bénéficient de davantage de place que les nouveaux candidats aux élections
C’est le cas à Charleroi, dans un règlement que devra approuver le conseil communal dans les prochains jours.
- Publié le 18-04-2024 à 05h00
Quatre mois avant les élections, les partis politiques et candidats ne peuvent plus utiliser les affichages publicitaires pour leur campagne. Ce sont les affichages “non-commerciaux” (de petite taille, sur un domaine privé) qui prennent le relais, ou bien les panneaux officiels, installés et réservés “au collage d’affiches”. Ça, c’est la loi. Pour le détail, c’est au gouverneur de la Province de fier les modalités d’affiches électorales.
Il y a ainsi certaines particularités, dans le Hainaut : ainsi, les voitures où des autocollants ont été apposés, comme des slogans ou des noms de candidats, ne peuvent pas circuler de 22 heures à 7 heures du matin, depuis le mois de février. Cette règle s’inscrit dans une réglementation plus large d’interdiction de “faire campagne” la nuit, sans justification mais probablement pour garantir la paix et la tranquillité des citoyens.
Les panneaux carolos réservés d’abord aux partis déjà élus
Mais c’est à Charleroi, pour les panneaux communaux destinés au collage d’affiche, qu’on s’intéresse tout particulièrement ici. Lors du prochain conseil communal (22 avril), il sera demandé aux élus de valider l’ordonnance de police précisant les modalités “du collage”.
En gros, la Ville de Charleroi met à disposition un nombre de panneaux placés “équitablement sur le territoire de l’entité”, panneaux qui offrent une surface d’affichage “à chaque parti démocratique actuellement représenté au parlement wallon ou à la chambre des représentants”. Tous les autres “partis démocratiques”*, qui n’ont pas déjà des élus, doivent se partager des emplacements complémentaires.
S’il s’agit d’une règle probablement prévue pour limiter le nombre de panneaux électoraux, et qui utilise des balises objectives et vérifiables pour sa mise en œuvre, cela signifie aussi qu’aux élections 2024, les partis déjà élus auront un certain avantage sur ceux qui ne sont pas encore élus.
Les partis qui peuvent donc bénéficier d’affichage “réservé” sont, chez les francophones : PS, MR, Ecolo, PTB, Les Engagés et Défi. La N-VA, qui se présente en Wallonie, siège déjà à la chambre et pourra donc bénéficier d’un affichage dédié également.
Pour les Flamands, mais dont nous ne devrions pas avoir d’affiches puisqu’ils ne se présentent pas dans les circonscriptions locales, il y a aussi : Groen, Vlaams Belang, cd&v, PVDA, OpenVLD, Vooruit.
C’est tout. Les partis suivants n’auront donc pas d’emplacements réservés à Charleroi, mais devront se partager deux panneaux supplémentaires :
- ”Collectif Citoyen”, dont le projet n’est malheureusement pas consultable sans se créer un compte utilisateur.
- ”Anticapitalistes”, à la gauche de la gauche, avec le français Philippe Poutou comme candidat aux Européennes.
- ”Blanco”, un mouvement qui veut rassembler les “votes protestataires” et qui promet que chaque élu ne siégera pas au parlement, pour visibiliser ces votes.
- ”Chez Nous”, parti d’extrême droite francophone.
* Un “parti démocratique” est un parti qui n’a pas été condamné, et qui s’abstient de montrer son hostilité envers les droits et libertés garantis par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.